Sa formation universitaire en service social, pratique en gérontopsychiatrie communautaire et en sociologie politique a conduit Luce DES AULNIERS à s’intéresser très tôt aux rapports que les humains entretiennent avec la mort. Ainsi, en 1977, elle est coconceptrice du programme « Vieillir, c’est quoi ? », destiné au réseau de la santé.
Elle fonde et dirige en 1980, à l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), le premier programme d’études interdisciplinaires supérieures sur la mort et le deuil. Par la suite, elle obtient un doctorat d’État en anthropologie (Paris-V Sorbonne, 1989) sous la direction de Louis-Vincent Thomas, créateur de la sociothanatologie, regroupant les savoirs philosophiques, ethnologiques, pratiques et imaginaires, incluant religieux, relatifs à la mort.
Investie en communication et en histoire autant que dans les phénomènes relationnels autour de la mort, elle a contribué à la formation de plusieurs générations d’étudiants, intervenants en santé ou apprentis chercheurs (2e et 3e cycle) et de groupes professionnels et communautaires. Elle est depuis 2018 professeure émérite associée au Département de communication sociale et publique de l’UQÀM.
Ses recherches portent essentiellement sur les liens entre psyché et culture(s) impartis aux phénomènes associés à la mort comme aux idéologies quotidiennes. Outre les représentations de la mort à travers les arts et les médias, ses ouvrages tiennent notamment compte des divers contextes de deuil : ils concernent principalement les pratiques mises en place lors de la maladie grave (Itinérances de la maladie grave. Le temps des nomades, Paris, L’Harmattan, 1997 [1989]) et les politiques de fin de vie, la fascination comme l’un des langages contemporains clés face à la mort (La Fascination : nouveau désir d’éternité, Québec, PUQ, 2009), les sources culturelles, cliniques, sociorelationnelles de la demande à mourir (dialogue avec Dr B. J. Lapointe, Le choix de l’heure. Ruser avec la mort ?, Montréal, Somme Toute, 2018). Son dernier ouvrage, Le Temps des mortels : espaces rituels et deuil, Boréal, 2020) pose les questions actuelles de la ritualité funéraire et de ses effets sur le deuil dans l’histoire des civilisations et dans le rapport au temps contemporain, incluant en crise pandémique.
Sa collaboration à infodeuil.ca vient transposer pour le grand public des décennies de recherche-terrain et d’enseignement mettant en relief les principes universaux et les parcours différenciés du deuil, entre autres selon les cultures.