3^e colloque sur le deuil (2017)

Conférence donnée par Marie de Hennezel, psychologue et auteure, lors du colloque : « Surmonter le deuil et renouer avec la vie »

© Philippe Matsas/Opale/Leemage/Éditions FayardLorsque Johanne m'a proposé de participer à ce colloque consacré au deuil, mon cœur a bondi de joie, car j'ai entrevu la possibilité de revenir à Montréal et de revoir celle qui est une amie, mais qui a été aussi mon maître.

Car cela fait trente ans que je suis venue pour la première fois comme stagiaire à l'USP du Royal Victoria, pour me former auprès de l'équipe du Docteur Balfour Mount, dont Johanne était la psychologue. Nous allions ouvrir en France la premiere USP européene.

Vous comprenez tout ce que Montréal signifie pour moi. La découverte d'une ville, d'un pays qui était pionnier dans la manière de considérer le mourir et le deuil.

L'amitié avec une personne d'exception, qui a vécu dans sa chair la culpabilité des survivants, et qui a su se reconstruire en prenant conscience de la valeur de la vie, de sa chance d'avoir survécu et de sa responsabilié.

Nous sommes tous ici, plus ou moins des survivants à la perte d'un être cher. Nous avons tous été plus ou moins blessés par l'irruption de la mort dans nos vies. Certains sont encore à vif, d'autres ont commencé à se reconstruire.

Quand Johanne m'a donné carte blanche pour cette conférence, je me suis dit, mais que puis-je dire qui n'a pas été déjà dit ? Que puis-je apporter de nouveau à ceux qui sont dans le chagrin, ou la révolte ? A ceux qui se sentent parfois bien seuls, dans un monde où l'on dénie la mort, et où le deuil n'est plus visible ?

Johanne m'avait rassurée en me disant que personne n'attendait une conférence académique ou théorique, plutôt un témoignage venu de l'expérience.

Alors j'ai décidé de partir de 3 évènements récents et de vous raconter comment ces 3 evènements m'ont enrichie dans ma reflexion sur le deuil.

Le premier, c'est le deuil récent de ma jeune belle sœur qui était pour moi comme une sœur

Le deuxième, c'est l'expérience que j'ai faite en février dernier, où je suis partie former des psychologues irakiennes qui sont chargées du soutien psychologiques des jeunes femmes Yésidis qui ont été libérees des camps de Daesh

La troisième, c'est l'action que je mène depuis 6 mois au sein de l'entreprise Korian, pour changer les pratiques autour de l'accompagnement de la fin de vie et la mort des résidents

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Surmonter le deuil et renouer avec la vie — 22 octobre 2017